Les Ecraignes de Louise MICHEL : un symbole révolutionnaire

Avez-vous déjà lu l’ouvrage de Louise MICHEL intitulé « La révolution en contant ; histoires, contes et légendes » ?

A travers ses mémoires, elle raconte comment sa grand-mère l’emmenait régulièrement assister à des « Ecraignes » dans sa jeunesse, notamment à Chassigny (Haute-Marne), d’où son attirance pour le surnaturel.

Emile JOLIBOIS, auteur d’un « Dictionnaire de la Haute-Marne » (1858), suppose que « à l’origine, les Ecraignes du Moyen-Age étaient des espèces de réduits en partie souterrains, qu’on recouvrait de branchages et de terre pour y concentrer la chaleur et peut-être pour y couvrir les parfums de soufre ».

Nous pouvons définir les Ecraignes de cette manière. Il s’agit de cavités naturelles, positionnées à l’extérieur des villages, recouvertes de branchages. De nombreux auteurs régionalistes se sont amusés à utiliser des nominatifs plus ou moins élogieux pour décrire ces bâtisses, tels que des cagnas, des cambuses, des canfouines, des taudis, des tanières, des bordes ou encore des cul-de-loup.

Louise MICHEL, quant à elle, parle de veillées dans lesquelles les femmes se réunissaient dans le plus grand secret dans des lieux tels que décrits ci-dessus.

Sylvain MARMORAT est natif de Châtillon-sur-Seine. Grâce à son grand-père, il a eu la chance de découvrir la forêt Châtillonnaise ainsi que sa continuité Haut-Marnaise. Ce grand-père, ancien directeur d’école était également féru de théâtre et de lecture. La découverte des paysages devenait à la fois un cours d’histoire, de géographie, d’hydrographie et de littérature, allant même jusqu’aux sciences naturelles. En tant que metteur en scène, il souhaite restituer son histoire, son patrimoine, son récit ainsi que l’environnement dans lequel il a vécu.

C’est ainsi qu’un projet, axé sur la dimension artistique et l’ancrage local, est né (au sein du Parc National de Forêts en Champagne et Bourgogne). Vous en saurez davantage prochainement. En attendant, bonne continuation à tous. A très bientôt.

Clément PRIVOLT

Photo libre de droit

La Fille Bien Gardée d’Eugène LABICHE : représentation le 26 Mai 2021, 20h, théâtre de l’Ecrin, Talant

« J’ai choisi ce texte de Labiche car il répond complètement aux besoins de joie de nos contemporains. Par une quantité de jeux de scène (dont ceux proposés par Labiche), par le traitement des costumes, du décor, j’ai mis en évidence le côté farcesque de la pièce » (Sylvain MARMORAT, metteur en scène).

Un casting de choix : Lolita FRANCK (dans le rôle de la petite Berthe), Sylvain MARMORAT (metteur en scène, dans le rôle de Saint-Germain, chasseur de la baronne), Lison GOILLOT (dans le rôle de la baronne de Flasquemont), Adeline MONCAUT (dans le rôle de Marie, femme de chambre), Loïc GALENSKI (dans le rôle de Rocambole, carabinier) et Evelyne PEUDON (violoncelliste).

L’histoire est simple : un samedi soir, la Baronne de Flasquemont décide de sortir et confie sa fille Berthe à ses deux domestiques, Marie, sa femme de chambre ainsi que Saint-Germain, son chasseur. Après avoir réussi à endormir l’enfant, non sans mal, ces compères élaborent un stratagème pour se rendre au bal Mabille, situé juste sous leur fenêtre. C’est alors que débutent une succession de mésaventures.

« Ce qui m’intéresse au-delà de la farce, c’est le regard corrosif et lucide de Labiche sur la société et ses travers, ainsi que la noirceur de son humour et la férocité de ses portraits » (Sylvain MARMORAT, metteur en scène).

La Compagnie reprend ce spectacle, créé en 2016. Une représentation est d’ores et déjà programmée au théâtre de l’Ecrin à Talant, le Mercredi 26 Mai 2021 à 20h (15 euros tarif plein, tarif réduit 10 euros pour les moins de 18 ans et les séniors de + de 65 ans). Plus de renseignements via la rubrique calendrier du blog de la compagnie : http://www.lerocherdesdoms.org/calendrier (réservations à effectuer directement avec le Théâtre de l’Ecrin).

D’autres dates viendront en cours de route. Nous vous tiendrons au courant des avancées.

Nous terminerons cet article par une citation de l’écrivain Russe du XIXème siècle Fiodor Dostoïevski : « Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre ». A très bientôt !

Clément PRIVOLT

En scène, Louise MICHEL !

Ça y est, nous y sommes enfin ! Après des mois intenses de dur labeur et de répétitions acharnées, le spectacle peut enfin commencer. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour, nous sommes au théâtre des Feuillants à Dijon, nous sommes le Mercredi 10 Mars 2021, il est 10h.

Dans le public, une dizaine de personnes sont présentes, restrictions sanitaires obligent. Sur scène, deux comédiens, Laurence BOYENVAL, alias Louise MICHEL et Sylvain MARMORAT, alias le conteur. Laurence est devant son pupitre, les yeux plongés dans son carnet. Sylvain, quant à lui, écrit, sur son tableau, tel un professeur qui fait la leçon à ses élèves :

 « Peut-on encore parler du suffrage universel sans rire ? »

 « Ou sont les intellectuels ? »

« Napoléon Petit dit le Nabot ».

Bien entendu, ces références volontairement provocatrices font référence au passé sulfureux de Louise MICHEL ainsi qu’à la tragédie de la Commune.

Silence. Le spectacle commence. S’enchainent une heure de déclarations révolutionnaires, soixante minutes de références historiques et bibliographiques, alliant à la fois longues tirades endiablées, reportages vidéo, jeux de lumières et lecture de textes iconiques. De la naissance de Louise à son exil en Nouvelle-Calédonie, tout est passé au crible. Pour finir en apothéose, un enregistrement audio du poème « La Manifestation de la Paix » de Louise MICHEL, déclamé en version rap par le jeune artiste Esoteriq.

« Dans la nuit on s’en va, marchant en longues files

Le long des boulevards, disant : La paix ! la paix !

Et l’on se sent suivi par la meute servile.

Ton jour, ô liberté, ne viendra-t-il jamais ? »

Ce spectacle est d’autant plus symbolique qu’il est joué deux jours après la journée de la femme et huit jours avant le 150 IIème anniversaire de la Commune de Paris. Le timing correspond donc parfaitement. A noter qu’une seconde représentation s’est déroulée dans la même journée, à 14h, dans ce même théâtre.

Il s’agit ici de la présentation du premier volet, les deux autres seront peut-être joués à l’avenir par ces mêmes acteurs. Le spectacle sera proposé en 2022, l’avenir nous dira dans quelles salles et dans quelles mesures, selon l’évolution de la situation sanitaire.

Les remerciements ne manquent pas. Tant de personnes ont contribué à la fabrication de ce spectacle, à la fois dans la dimension scénique, technique, artistique et logistique. Merci à la mairie de Dijon d’avoir autorisé cette sortie de résidence. Merci aux techniciens (Manu, Pascal, Léa, Enzo), merci à Evelyne pour ses talents de violoncelliste ainsi qu’à Yves MOALIC pour son soutien lors de la construction du spectacle. Merci au public, trié sur le volet (hélas peu nombreux, restrictions sanitaires obligent) d’avoir assisté aux prémices du travail accompli. Merci à Jean-Philippe JARLAUD et à Manu pour la qualité de leurs photographies. Merci à Esoteriq pour sa collaboration. Enfin, merci aux acteurs d’avoir rendu hommage à un personnage dont l’histoire ne parle que trop peu. A bientôt.

Clément PRIVOLT

Photo MU
Photo MU
Photo MU

Journée des droits de la femme et 150 ème anniversaire de la Commune

Quel point commun entre ces deux combats : Louise Michel.

Louise Michel n’a cessé sa vie durant de lutter pour le droit des femmes et contre toute discrimination quelle qu’elle soit.

Louise Michel a consacré si vie entière à la révolution et fut une meneuse pendant la Commune.

Louise Michel a combattu jusqu’à sa mort.

Nous avions prévu de présenter notre toute nouvelle création les 8, 9 et 10 mars, à l’occasion de la journée des Droits de la femme et à 1 semaine de la commémoration du 150 ème anniversaire de la Commune. Cette création retrace la vie de Louise Michel de sa naissance à Vroncourt en Haute-Marne en 1830 jusqu’à son arrivée en Nouvelle Calédonie en 1872.

Nous ne pourrons vous accueillir, restrictions sanitaires obligent….

Nous présenterons quand même une étape de travail lors de laquelle quelques privilégiés seront présents : Professionnels et adhérents. Nous n’aurons pas le droit d’ouvrir au public. Nous le regrettons car un spectacle n’est rien sans le public.

Laurence Boyenval lors des répétitions au Théâtre Les Feuillants – Photo Mu

N’hésitez pas à lire tous les articles parus sur Louise Michel dans ce blog rubrique Louise Michel – Louise Maboul

Nous espérons bientôt vous retrouver, notamment à la salle l’Ecrin à Talant avec La Fille Bien Gardée d’Eugène Labiche le 26 mai (heure à définir en fonction d’un éventuel couvre-feu…). Nous gardons espoir et sommes persuadés que les théâtres auront réouverts leurs porte en mai, parce que « en mai, fais ce qu’il te plaît ».

Louise MICHEL : une icône de la Commune

Mais qui est Louise MICHEL ? Née à Vroncourt-la-Côte (Haute-Marne) en 1830 et décédée en 1905 à Marseille, elle arbore plusieurs fonctions : institutrice, féministe mais surtout militante anarchiste ! Communarde par conviction, révolutionnaire par devoir, son parcours de vie est digne d’un roman.

Femme de caractère, elle se bat sous l’uniforme de la garde nationale. Soldate du 61 -ème régiment de marche de Montmartre, elle défend ardemment l’égalité entre les classes, entre les sexes, entre le peuple et les « élites » de la nation.

Militante de l’opposition républicaine et socialiste, sa large contribution à la victoire des Communards lui vaut une condamnation en Décembre 1871 puis un exil forcé direction la Nouvelle-Calédonie. La sentence est irrévocable. Le bilan humain de cette guerre est effroyable : plus de 10 000 morts :

« Mourir en martyr, c’est injecter du sang dans les veines de la société » (Marjane SATRAPI, Persépolis tome 1, 2000).

Arrivée à Nouméa en 1873, elle se lie d’amitié avec les Kanaks et les Kabyles, contribue à leur instruction et soutient leur soulèvement contre la domination coloniale. Amnistiée en 1880, elle reprend ses activités politiques, donne des conférences dans plusieurs pays du globe et milite jusqu’à sa mort, en 1905. La Vierge Rouge comme elle se fait appeler, succombe d’une pneumonie, à l’âge de 75 ans.

Son engagement politique, elle le tient d’abord de ses grands-parents paternels, qui l’ont élevé, ont éveillé sa curiosité, notamment au travers des enseignements de la lecture et de la poésie. Influencée par la philosophie des Lumières, elle éprouve dès son plus jeune âge un sentiment de révolte et d’empathie vis-à-vis des plus fragiles. Elle le témoigne dans ses nombreuses œuvres, notamment dans « Contes et légendes ». Dans cet ouvrage, elle relate son enfance avec sa mamie, qui l’emmène régulièrement assister à des Ecraignes, des réunions secrètes entre femmes, en soirée. Ces rassemblements se déroulent notamment à Chassigny en Haute-Marne. C’est de ces premières expériences que naît une passion pour le surnaturel.

Mais au fait, qu’est-ce que les Ecraignes ? Ce sont des cavités naturelles, positionnées à l’extérieur des villages, recouvertes de branchages. De nombreux auteurs régionalistes se sont amusés à utiliser des nominatifs plus ou moins élogieux pour décrire ces bâtisses, tels que des cagnas, des cambuses, des canfouines, des taudis, des tanières, des bordes ou des cul-de-loup.

Humaniste par choix, elle va jusqu’à voler de l’argent dans les réserves de ses grands-parents afin d’en faire profiter les plus démunis. Victor HUGO, avec qui elle entretient une relation épistolaire, l’encourage à continuer dans sa lutte pour l’égalité et contre la tyrannie des oppresseurs.

Vous voulez en savoir plus? Plus d’infos très bientôt.

Clément PRIVOLT

Sylvain Marmorat lors des répétitions au Théâtre des Feuillants – Photo: MU
1 3 4 5 6 7 47